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Exploration des thés malawites avec François-Xavier Delmas
Dans le sud-est du continent africain, le Malawi se distingue par sa production de thé, représentant 10 % de l’offre mondiale. Nous avons accompagné François-Xavier Delmas, fondateur du Palais des Thés, dans sa quête de thés rares, dévoilant ainsi les arômes d’un continent souvent sous-estimé.
Des étendues verdoyantes à l’infini, oscillant entre teintes de jade, d’émeraude et d’olive, contrastent avec le rouge profond de la terre volcanique. Les brumes grises s’attardent, témoignant d’une saison des pluies qui s’achève en ce début mars. Au loin, de grandes silhouettes immobiles s’animent lentement : ce sont des cueilleurs de thé, chargés de sacs énormes, qui se déplacent avec peine dans les champs. Leurs vêtements colorés tranchent avec le vert environnant et, en arrière-plan, le Mulanje se découpe majestueusement sur l’horizon, culminant à 3002 mètres.
Le thé, une tradition africaine
Alexander Kay, propriétaire de la plantation Satemwa de 900 hectares, nous rappelle que l’Afrique joue un rôle clé dans le marché du thé : « Bien que l’on pense souvent à l’Asie, le Kenya est en fait le premier exportateur mondial de thé. Le Malawi, pour sa part, produit environ 45000 tonnes de thé par an, soit 10 % de la production mondiale. » Le secteur du thé est vital pour l’économie malawite, soutenant près de 70 000 familles, dont 1800 travaillent directement pour Satemwa.
Production de masse versus qualité artisanale
La majorité du thé produit au Malawi est destinée à des sachets de consommation courante. Cependant, depuis une dizaine d’années, des perles rares captent l’attention de connaisseurs tels que François-Xavier Delmas. Le fondateur du Palais des Thés, avec ses nombreuses boutiques en France et à l’étranger, est un spécialiste des thés haut de gamme. Attiré par l’approche d’Alex dès 2015, il visite pour la quatrième fois la plantation au printemps 2024.
« Mon grand-père a commencé à cultiver le thé de façon artisanale il y a un siècle », partage Alex. « Au fil des décennies, nous sommes passés à une production plus mécanisée pour répondre à la demande. Cependant, en 2005, la découverte du thé blanc a marqué un tournant, nous amenant à investir dans des équipements plus petits pour produire des thés d’exception. »
Leçon de cueillette
Si la plupart des employés de Satemwa utilisent des ciseaux pour récolter des thés standards, les meilleurs lots sont cueillis à la main avec soin. Suzy, une cueilleuse expérimentée, nous explique la technique : « Il faut utiliser les doigts pour ne prélever que le bourgeon et les premières feuilles, les plus tendres. » Cette méthode exige dextérité et force, chaque cueilleur pouvant récolter jusqu’à 60 kg de feuilles par jour.
Chaque lot est scrupuleusement contrôlé et pesé, le salaire des cueilleurs dépendant de la qualité et du poids de leur récolte. Les meilleurs cueilleurs, souvent des petits propriétaires, sont encouragés par un système de bonus à maintenir une qualité exceptionnelle.
Infuser de nouvelles idées
Face à une concurrence féroce et des conditions climatiques difficiles, Alex est conscient de la nécessité de se démarquer par une qualité supérieure. « Notre continent produit beaucoup de thé de faible qualité. Nous devons nous inspirer des réussites comme celle du Kenya, tout en évitant les écueils de la surproduction, » explique-t-il.
François-Xavier Delmas : un pionnier dans la recherche de thés
François-Xavier Delmas a passé près de quarante ans à parcourir le monde à la recherche des meilleurs thés, un métier qu’il a pratiquement inventé. Fondant le Palais des Thés en 1986, il a créé une communauté de passionnés, les sommeliers du thé, qui s’approvisionnent directement auprès des producteurs pour garantir une qualité et une éthique irréprochables.
Financer l’indépendance
Avec le succès croissant de son entreprise, François-Xavier a également investi dans des projets de développement durable, aidant les agriculteurs à améliorer leurs pratiques et à diversifier leurs cultures.
Du champ à la tasse : les étapes clés de la production de thé
La qualité d’un thé d’exception dépend de nombreux facteurs, notamment la variété du théier, les méthodes de cueillette et de transformation. Ces thés sont souvent traités avec un soin extrême pour préserver leurs arômes délicats.
À la découverte des saveurs du Malawi
Le Malawi offre une richesse culinaire souvent méconnue, avec des plats traditionnels tels que le nsima, une bouillie de maïs, accompagnée de diverses sauces et légumes. Ces saveurs authentiques constituent un aspect essentiel de la culture malawite.
En somme, le voyage de François-Xavier Delmas au Malawi révèle non seulement la diversité et la richesse des thés produits dans ce pays, mais aussi l’importance de la passion et du savoir-faire dans la quête d’un thé de qualité supérieure.
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